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Message  Jérémy(lelycan)Admin Lun 23 Jan - 8:07

Article paru le 22/01/2012 dans l'Est Republicain:

Nouvelle attaque de loups dans les Vosges



L'’hiver n’arrête pas le loup dans sa quête de nourriture et si les moutons sont pour la plupart bien au chaud dans les bergeries, certains élevages plus petits se contentent d’un abri pour la nuit, laissant libre à ces animaux de vaquer à l’extérieur.

Bien mal en a pris à une brebis gestante sur les hauteurs de Baudimont, un hameau de Saulxures-sur-Moselotte, qui dans la nuit s’est retrouvée à la merci de deux loups qui n’ont pas eu de mal à faire de cette malheureuse leur festin du jour. 25 kg de viande fraîche dont les deux prédateurs se sont délectés au grand dam de Samuel Lambert, lequel n’a pu que constater les dégâts.

« La consommation de l’animal est, de l’aveu même des spécialistes, caractéristique du loup. Le plus inquiétant c’est que deux traces distinctes ont pu être identifiées dans la neige, donnant la preuve irréfutable de la présence de deux canidés. »

Cette nouvelle attaque, réveille chez tous les éleveurs une grande appréhension. La peur d’un printemps tout aussi sanglant que l’année dernière et de véritables solutions qui tardent à venir.

Le loup semble vouloir faire du massif vosgien plus qu’un lieu de passage, laissant les premières traces d’un débat commencé il y a près d’un an déjà…

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Article paru le 26/01/2012 dans l'Est Republicain:
Vosges: pas un loup, mais une meute !



Un spécialiste l’affirme : plusieurs prédateurs sont installés dans les Vosges sur une aire de 55.000 hectares courant du Bonhomme à Fresse et de Colmar aux Crêtes et Rochesson.

La semaine dernière, un garde de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a suivi les traces de loups, dans la neige des crêtes vosgiennes, pendant six kilomètres. A un moment, la trace s’est séparée.

Jean-Luc Valérie va sur le terrain. Il observe, il interroge. Il recoupe les informations. C’est ainsi qu’il a dessiné, sur son ordinateur, l’aire de répartition des loups vosgiens, en fonction des attaques de moutons signalées l’été dernier. Il a conclu que les grands canidés couvraient une zone de 55.000 hectares. Celle-ci va du col du Bonhomme à Fresse-sur-Moselle et de la zone de la route des crêtes, côté alsacien, jusqu’à Rochesson. De plus, il note une suspicion de présence aux alentours de Colmar. Selon lui, cette zone peut satisfaire l’appétit de plusieurs prédateurs, dans un biotope riche en ongulés : cerfs, chevreuils et chamois. Les sangliers sont également nombreux mais ne constituent pas la proie de prédilection du loup.

Privés de brebis, rentrées pour l’hiver, les loups ont donc retrouvé leur mode de chasse traditionnel. Il y a quelques semaines, ils ont ainsi prélevé un jeune cerf, sur le versant alsacien. " Un loup solitaire n’aurait pas pu venir à bout d’un cerf à lui tout seul ", note Jean-Luc Valérie.

L’hypothèse, de plus en plus sûre, de la présence de plusieurs loups dans le massif vosgien pose forcément la question de la réaction des éleveurs de moutons, des chasseurs et des pouvoirs publics. Dès le printemps, le risque de nouvelles attaques sera d’actualité. Pas sur l’homme, bien sûr. Mais sur les moutons. Pour Jean-Luc Valérie, partisan du maintien du loup, il n’est plus temps de faire l’autruche. " Il faut que les éleveurs s’organisent en regroupant leurs troupeaux, en les protégeant avec des barrières électriques suffisamment dissuasives et en dressant des chiens anti-loups du type patou ou leonberg ".

Pas sûr que ces suggestions entraînent l’adhésion des éleveurs. Et pas plus celle des chasseurs que la présence du loup perturbe. Car le gibier modifie son comportement dans une zone où opère le grand prédateur. Il se disperse, bouge en permanence. Bref, il est plus difficile à tirer…

Espèce protégée, le loup semble donc bien installé. Il va falloir vivre avec, n’en déplaise à ceux qui estiment qu’il serait possible de l’éradiquer. Bien installé dans les Alpes, de retour dans le Jura, le voilà arrivé en Lorraine.

Et qui dit meute, dit louveteaux… Peut-être pour cet été ?

Ludovic BASSAND


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Article paru le 28/01/2012 dans le Republicain Lorrain:
Coup double pour le loup des Vosges



Le loup des Vosges n’est plus le prédateur solitaire que l’on a longtemps décrit. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage a désormais la preuve de la présence, dans le massif, d’au moins un autre congénère.

On s’en doutait depuis un petit moment. La nouvelle est désormais officielle. « Nous avons aujourd’hui la certitude de la présence d’au moins deux loups dans les Vosges », affirme l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) du département.

La preuve irréfutable provient des traces laissées par le grand canidé dans la neige. « Nous les avons suivies pendant plus de six kilomètres, sur les hauteurs de Ventron, Cornimont et La Bresse ». Soit sur ce qui constitue jusque-là le terrain de chasse favori de l’animal. « Il faut savoir que les loups ont pour habitude de marcher dans les pas l’un de l’autre. Mais là, à plusieurs reprises, nous avons pu constater des dédoublements et des aiguillages », poursuit l’ONCFS.

La préfecture, elle, préfère « attendre le rapport d’expertise » pour confirmer la nouvelle.

Suite au retour des ovins dans les bergeries, les grands prédateurs ont dû se replier sur des proies plus difficiles : cerfs, chevreuils ou sangliers. Ce qui ne les a pas empêchés de refaire surface le week-end dernier. Une brebis gestante, qui se trouvait à l’extérieur, sur les hauteurs de Baudimont, un hameau de Saulxures-sur-Moselotte, n’a pas résisté à leurs crocs. Portant le nombre de victimes à plus de cent depuis la première attaque, commise dans la nuit du 7 au 8 avril. Là encore, au moins deux traces bien distinctes ont été constatées et sont soumises elles aussi à expertise.
Quelles protections ?

L’incident a ravivé l’inquiétude des éleveurs qui redoutent une nouvelle saison sanglante dès la mi-avril, période à laquelle les ovins regagneront leurs pâturages. « Les dossiers que la préfecture avait décidé de lancer n’avancent pas », peste Jean-Yves Poirot. L’éleveur de La Bresse, qui a déjà payé un lourd tribut, affirme que l’étude de vulnérabilité qui avait été décidée avec la préfecture en est toujours au stade de l’appel d’offres. « Nous sommes dans les temps pour un rapport attendu à la mi-mars », tempère Julien Anthonioz-Blanc. Le directeur de cabinet de la préfète revient sur cette démarche. Elle vise à identifier les pratiques du loup, les périodes d’attaques et les secteurs à risque « afin de définir les mesures de protection les mieux adaptées et de voir le coût que cela occasionnerait. »

Les éleveurs espèrent aussi obtenir un aide-berger à plein-temps, financé à 80 % par l’Etat : « Des textes prévoient qu’il y en ait un pour 280 brebis. Dans les Vosges, on en a un à se partager pour cinq éleveurs. » Jean-Yves Poirot et son collègue Olivier Munsch attendent, enfin, le versement d’une subvention ministérielle afin de s’équiper d’un chien patou. Ce dernier pourrait avoir rapidement du travail. Dans le massif, on parle déjà des futurs louveteaux. L’ONCFS, lui, ne s’avance pas : « Le loup photographié en juillet était un mâle. Mais rien ne nous permet d’affirmer que le second est une femelle. »
Philippe MARQUE.


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Article paru le 28/01/2012 dans l'Alsace:
Chasseurs du Haut-Rhin : l’hypothèse d’un loup « importé »



Dans l’attente des résultats d’analyses, qui, seules, pourraient établir la responsabilité d’un loup sauvage dans les attaques de troupeaux, les chasseurs du Haut-Rhin sortent de leur silence et n’excluent pas une réintroduction « artificielle » du prédateur.

Alors qu’une agression suspecte contre un faon de cerf avait été signalée dans la vallée de Munster, avant Noël, et qu’à Saulxures-sur-Moselotte, le massacre d’une brebis gestante a encore été attribué au loup, ou à des loups, vers le 20 janvier, les chasseurs du Haut-Rhin ont, pour la première fois, pris position officiellement hier.

Gilles Kaszuk, président de la Fédération départementale de la chasse (FDC) 68, s’interroge : « S’agit-il d’un ou de plusieurs loup (s) sauvage (s), d’un croisement loup-chien, ou d’un chien ? ». Et, même s’il s’agit d’un « vrai » loup, « est-il revenu naturellement, ou dans des circonstances autres ? ». « S’il s’agit d’un loup venu naturellement, là, on n’a rien à dire », explicite le président de la FDC 68. « Mais, prévient-il, si l’introduction est artificielle, c’est une autre paire de manches et nous réagirons. »

Or, les chasseurs haut-rhinois remarquent plus d’une bizarrerie dans ce dossier, sur lequel plane, notent-ils, le silence persistant de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Gilles Kaszuk observe par exemple que si la présence du loup des Abruzzes est attestée dans le Valais suisse, « on n’a rien entendu sur sa présence dans le Jura, qui serait sa ligne de passage naturelle ». Alors, s’il est sûr qu’il y a « quelque chose dans les Vosges », reste à savoir quoi.

Jean-Marie Boehly, directeur technique de la FDC, relate à cet égard « les observations des chasseurs : dans les secteurs ciblés, ils ont constaté le comportement des ongulés sauvages, qui ont tendance à se regrouper en hardes de défense et présentent une grégarité extrême » :« C’est parfois lié aux périodes de grand froid, mais, cette année, on ne peut pas incriminer ce phénomène. »

Pour ce qui est de l’identité du prédateur, il observe que les deux photos, « prises par des gens compétents » l’année dernière, présentent certes « des indices concordants ». « Mais, poursuit-il, il existe des races de chiens, ou des croisements — le chien-loup de Tchéquie par exemple — qui peuvent nous induire en erreur. » Seules, à cet égard, les analyses génétiques des relevés auxquels l’ONCFS a procédé, et qui sont toujours en cours d’analyse à Grenoble, pourraient lever tout doute.

En attendant, M. Boehly relève aussi l’espacement, dans le temps, entre les attaques constatées depuis avril 2011 : « Un loup peut jeûner 4, 5 jours, mais pas 3 semaines, 6 semaines, ou 3 mois ! ». Or, entre les attaques signalées par les éleveurs, on ne relèverait aucune trace de restes d’animaux sauvages dont le canidé aurait fait sa pitance (l’attaque dans la région de Munster n’a donné lieu à aucun relevé probant).

« Nous sommes en période de chasse, tout le monde circule en ce moment, s’il y avait des traces, on les aurait trouvées », ajoute Gilles Kaszuk : « Dans les Vosges, aucun chien n’a levé de loup, alors que c’était courant avec le lynx. » D’où, en filigrane, cette hypothèse d’une intervention humaine, d’un animal transporté au gré de « l’irresponsabilité » d’un individu. « On sait que des propriétaires privés ont acheté des loups dans les pays de l’Est », suggère M. Boehly.

Sur le fond, estime ce dernier, dans l’hypothèse d’un retour naturel du loup sauvage dans les Vosges, encore faudrait-il trouver un compromis avec les partisans de sa protection intégrale : « C’est un massif très pénétré, relativement habité, avec une gestion forestière remarquable : le loup a-t-il sa place là-dedans ? ». Il faudrait donc admettre « le principe d’une régulation lorsque la population (du loup) augmente ». On n’en est pas là, et, dans un premier temps, la communication de la photographie génétique de l’animal reste déterminante.

le 28/01/2012 à 05:00 par Luc Marck


J'ajouterai à titre personnel, et cela n'engage que moi, mais informons simplement que la réintroduction n'est tout simplement pas possible vu que nous avons une reconquête naturelle du territoire depuis 1992. Les personnes de mauvaise fois prendront en exemple le lynx cependant au moment des réintroductions lynx nous rappellerons que nous possédions aucune population de lynx sur laquelle s'appuyer pour une reconquête naturelle des territoire...


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Article paru le 11/02/2012 dans Le Pays :

Le loup rôde-t-il sur le plateau de Maîche ?



Articles de presse Le-loup-photographie-ici-en-foret-de-baviere-pourrait-reapparaitre-sur-le-plateau-de-maiche-au-pri


Depuis une quinzaine de jours, des informations arrivent à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. « Les gens voient le loup partout, et notre travail est d’aller vérifier, assure le chef du service, le capitaine Renaud. La plupart des témoignages indiquent que le loup est vu à la tombée de la nuit. Nous avons un faisceau d’informations assez constant, qui donne une probable présence de l’animal sur le plateau de Maîche. »

Ainsi, il aurait été aperçu à Grand’Combe-des-Bois, au Russey et près de Charquemont. Le loup peut rester discret durant plusieurs mois, notamment en hiver, mais il pourrait à nouveau se montrer au grand jour au printemps et s’attaquer aux troupeaux, comme il l’a déjà fait dans le haut Doubs l’an dernier.



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Article paru le 11/02/2012 dans Le Pays:

Le loup a disparu depuis le mois d’octobre, mais tout le monde le voit encore



L’Office national de la chasse et de la faune sauvage n’a pas de nouvelle du loup dans le haut Doubs depuis le 4 octobre, date de la dernière attaque à Arc-sous-Cicon. Mais depuis quinze jours, il semblerait qu’un canidé rôde sur le plateau de Maîche.

Un agneau d’un troupeau appartenant à un éleveur d’Arc-sous-Cicon, entre Morteau et Pontarlier, a été dévoré par un canidé de grande taille dans la nuit du 4 octobre 2011. Pour les agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) la piste du loup a été en­vis­agée. Faute d’éléments tangibles, car aucune photo ou analyse ADN n’a pas pu confirmer la présence de l’animal, les spécialistes ont conclu prudemment à une « attaque de canidé, loup non exclu ».

Un loup a été tiré à la balle à chevrotine, le 4 septembre, par le fils de Vincent Maire, éleveur de Lachapelle-d’Huin dont les troupeaux ont été attaqués (lire ci-dessous).

« Nous avonsenvoyé des spécialistes avec des chiens spécialement dressés pour repérer éventuellement l’animal blessé, mais cela n’a rien donné, explique le capitaine Emmanuel Renaud, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage Aucune trace de poils, ni de sang. Malgré la présence de nombreux chasseurs dans le secteur à l’occasion de l’ouverture de la chasse, aucun indice n’a pu être relevé. »

Aujourd’hui, il est difficile de retrouver dans la neige des empreintes de loup, les traces pouvant se confondre avec celles du chien.

« A lors, on ne sait pas s’il est parti, ou s’il est dans des combes inaccessibles. En hiver, il ne peut pas s’attaquer aux moutons, car ceux-ci sont enfermés dans les bergeries. Et le loup peut se nourrir de chevreuils ou de chamois, qui ne manquent pas du côté du Creux du Van, dans le Jura suisse. Nous restons en alerte permanente », explique pour sa part Betty Plaquin, agent technique responsable du réseau Sagir (réseau de surveillance épidémiologique des oiseaux et des mammifères sauvages terrestres en France).

« Depuis une quinzaine de jours, des infos loups arrivent à l’Office, poursuit le capitaine Renaud. On voit le loup partout et notre travail est d’aller vérifier. La plupart des témoignages indiquent que le loup est vu à la tombée de la nuit. Alors, nous avons un faisceau d’informations assez constant qui donne une probable présence de l’animal sur le plateau de Maîche. Il aurait été vu à Grand’Combe-des-Bois, au Russey et près de Charquemont. Nous restons très attentifs, surtout que les témoignages proviennent de chasseurs, d’agriculteurs et de naturalistes. »

« Le loup peut rester discret durant plusieurs mois, notamment en hiver, mais nous attendons à le voir revenir au printemps, et cela pourrait être du côté de Charquemont. D’où cet état de vigilance accru dans notre service », souligne Betty Plaquin. Dernièrement, deux chèvres ont été retrouvées mortes à la suite d’une attaque d’un prédateur du côté de Vaufrey, mais il pourrait s’agir d’un lynx. « Il y a même eu une succession de prédateurs, alors nous enquêtons comme sur une scène de crime à la recherche du moindre indice, ajoute Le capitaine Renaud. Mais dans ce cas-là, il peut s’agir d’un lynx qui a été suivi par des sangliers, ou encore par un renard, car en hiver la nourriture est rare. À coup sûr il s’agit d’animaux différents, mais vraisemblablement pas de loup. » Attendons le retour des beaux jours pour voir, peut-être, le loup rôder à nouveau dans le haut Doubs.

par Jean Becker


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Article paru le 01/03/2012 dans Le Républicain Lorrain:

Le loup des Vosges fascine même les étudiants



Concilier un pro-loup et un éleveur de moutons, les étudiants en agronomie y sont parvenus. Ils organisaient à Épinal une conférence sur le retour du loup. Après la pause hivernale, le problème reste entier.

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Anthony Kohler, représentant de Férus, une association qui promeut la cohabitation entre l’homme et les grands prédateurs que sont l’ours, le loup et le lynx, il porte un regard d’expert sur l’animal. Photo Anthony PICORÉ

Olivier Cassagneau a peut-être une idée pour remédier à la crise du chômage en France et régler son problème. Cet éleveur ovin des Vosges qui a subi plusieurs attaques de loup l’été dernier suggère « que les chômeurs, en général pro-loup, viennent garder les moutons la nuit. C’est simple, on installe une caravane dans la montagne, et il faut faire du bruit pour effrayer le prédateur. Parce que nous, éleveurs, on n’en peut plus ! »

La proposition, provocatrice, lancée hier à l’Ebnstib d’Epinal où des étudiants en agronomie de Nancy avaient organisé une conférence sur le retour du loup dans les Vosges en dit long sur l’état d'esprit des éleveurs. Entre exaspération et désarroi.

Des brebis en tas

« C’est bien simple, résumait-il après avoir fait le récit de son année pourrie à cause du loup, soit on nous laisse nous défendre et on donne aux chasseurs le droit de l’éliminer, soit tout est pris en charge par l’État, les indemnisations et le gardiennage des troupeaux. » Et pourtant, il avait commencé son propos en disant qu’il n’était pas anti-loup. Mais son sentiment est que la cohabitation élevage canis lupus n’est vraiment pas possible dans le massif vosgien !

Il suffisait de l’entendre raconter le choc éprouvé le 8 août dernier quand il a trouvé 15 brebis mortes, éparpillées dans la montagne. « Une seule avait été dévorée, très proprement, un vrai travail d’artiste. »

La peau avait été retroussée pour manger de la viande. Quatorze brebis avaient été égorgées. Et le reste du troupeau était terrorisé, épuisé.

« Des brebis en tas, même pas capables de marcher que j’ai retrouvées ! »

Les mythes et légendes

Un cri du cœur écouté avec attention par Anthony Kohler. Représentant de Férus, une association qui promeut la cohabitation entre l’homme et les grands prédateurs que sont l’ours, le loup et le lynx, il porte un regard d’expert sur l’animal. Avec un vrai talent de conteur, en remontant jusqu’au Moyen Age, pour explorer les mythes et légendes qui courent sur le loup depuis la nuit des temps, Anthony Kohler s’est efforcé de dédiaboliser l’animal. Animateur technique au Parc de Sainte-Croix, il fréquente les loups au quotidien. Exit le loup mangeur d’homme – sauf après les grandes batailles quand les cadavres pourrissaient sur place – et encore moins les petits enfants, sauf les bébés de sexe féminin dont on voulait se débarrasser aux temps reculés de l’humanité. Il n’a jamais été hypnotisé par le regard maléfique d’Ysengrin dont il a longuement expliqué les mœurs, la vie sociale, la manière dont il chasse, hurle. « On a affaire à un retour européen du loup. Les populations d’Europe de l’Est poussent vers l’Allemagne et celle d’Italie remonte vers le Jura et plus haut… mais peu importe l’origine du ou des deux loups dont on a trouvé trace dans les Vosges, ce qui compte c’est la façon dont on va accompagner les éleveurs pour les aider à supporter son retour », explique-t-il.

Cet hiver, c’est le gibier, faons, jeunes chevreuils… qui a permis au loup de se nourrir, les troupeaux étant rentrés. Mais quand les beaux jours reviendront, les brebis repartiront dans la montagne et là il faudra trouver une réponse.

Monique RAUX.


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Article paru le 02/03/2012 Magnum la radio:

Le loup va-t-il s'installer durablement dans le massif ?



Et si la présence du loup dans les Vosges n’était que le début d’une colonisation future de la part du prédateur ?

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C’est en tout cas ce qu’affirme l’association Férus, association de défense des grands prédateurs qui donnait une conférence débat à Epinal. Naturellement, il s'agit d'une colonisation européenne quasiment inéluctable.

Alors il faut réfléchir à une cohabitation durable entre le loup et les élevages. Le prélèvement ne serait pas efficace, puisque les loups sont amenés à venir occuper le territoire et s’y installer durablement.

Du coup, l’association espère pouvoir mettre en place dès le printemps des gardiennages avec les éleveurs…

De leur côté, certains éleveurs présents à cette conférence veulent pouvoir se défendre, comme dans les pays où le loup est imprégné.


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Article paru le 27/03/2012 Vosges Matin:

Le loup s’invite au Conseil général


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L’Assemblée départementale d’hier a permis de revenir sur la polémique du loup. Une motion contre sa présence a été signée.

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Peut-être est-ce la fatigue due au changement d’horaire - à moins que ce soit l’absence du Président Poncelet excusé pour cause de réunion parisienne - mais les conseillers généraux sont restés bien silencieux à l’assemblée départementale d’hier. La séance a été ainsi vite expédiée en moins de trois heures. Il a fallu compter sur le retour du loup… dans les discussions, à la toute fin, pour animer un peu le débat.

Une motion « sur la présence du loup sur le massif des Vosges », présentée par Gérard Marulier, aussi propriétaire d’un élevage de 35 vaches laitières près de Dompaire, a été soumise aux conseillers généraux. Face à la multiplication des attaques de troupeaux (138 bêtes ont péri depuis son retour il y a un an), les conseillers de droite comme de gauche - dont les cantons sont touchés sans distinction d’étiquette politique - sont facilement tombés d’accord sur le sujet.

« Si demain il n’y a plus d’agriculteurs, c’est dramatique bien sûr pour les familles concernées, mais aussi pour la stratégie du département, notamment en matière de tourisme » a expliqué Dominique Peduzzi en guise de préambule.
Changement d’intitulé

La motion réaffirme trois points : le soutien des élus aux éleveurs du massif, « garants d’une activité économique et de l’entretien des espaces ruraux de montagne » ; leur inquiétude quant à l’impact financier ; et l’impossibilité « de concilier sur le territoire du Massif des Vosges, les exigences de protection du loup fixées par la convention de Berne et la pérennité d’une activité agricole ».

Une convention tournée en dérision par Guy Vaxelaire : « La directive de Berne, au début c’est la kermesse », commente le conseiller faisant référence à la législation protégeant la bête. Actuellement, la préfecture autorise seulement les tirs dissuasifs, censés effrayer l’animal. « Les tirs de défense ne sont possibles que si un même troupeau est attaqué en l’espace de quinze jours. Mais les propriétés agricoles sont diffuses dans les Vosges. On applique bêtement la convention de Berne qui n’est plus adaptée à la situation », conclut le maire socialiste de La Bresse.

Les conseillers sont aussi revenus sur le plan prévu par la Préfecture. Un budget est prévu qui doit permettre de mieux protéger une douzaine d’exploitations notamment par la pose de barbelés. Une facture qui paraît salée pour protéger une espèce tant décriée et à l’efficacité controversée. « Le loup ira attaquer à côté, » a-t-on fait remarquer dans l’assemblée.

Au milieu de ce consensus, seul le conseiller Jean Claude a émis une remarque sur l’intitulé de la motion, demandant à changer le « contre » en « sur » : « Le retour du loup est inéluctable, a noté le maire socialiste de Fraize. Il va falloir apprendre à vivre en bonne intelligence. »Pas de quoi crier au loup en somme. Le changement d’intitulé a été acté sans problème, la motion votée à l’unanimité.

Julien PEPINOT


Dernière édition par Jérémy(lelycan)Admin le Lun 14 Mai - 13:42, édité 1 fois

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Message  Olivier Ven 11 Mai - 9:43

PARIS - (AFP) - Après les attaques contre des troupeaux de brebis
dans les alpages, onze loups pourront être tués en 2012/2013, contre six
individus de cette espèce protégée lors de la période précédente, selon
un arrêté publié jeudi au Journal Officiel.
"Le nombre maximum de
spécimens de loups (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) dont la
destruction est autorisée, en application de l'ensemble des dérogations
qui pourront être accordées par les préfets, est fixé à onze pour la
période 2012-2013", précise l'arrêté signé par la directrice de la
biodiversité au ministère de l'Ecologie, Odile Gauthier.
L'article
2 du texte précise que, dès que huit loups auront été abattus (soit par
tirs officiels, soit par braconnage), les tirs de prélèvement seront
suspendus et seuls les tirs de défense seront autorisés.
Un second
arrêté, également publié jeudi, fixe les 12 départements dans lesquels
cette réglementation s'applique : Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes,
Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Pyrénées-Orientales, Savoie, Haut-Rhin,
Haute-Saône, Haute-Savoie, Vosges et Var.
Trois départements, le Haut-Rhin, les Vosges et la Haute-Saône, ne figuraient pas sur la liste lors de la précédente période.
Les
populations de loups (Canis Lupus) en France comptent environ 200
animaux, avec une réapparition de ce prédateur dans les Vosges il y a
près d'un an.
Selon le dernier bulletin de l'Office national de la
chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), douze cas de mortalité de loups,
que ce soit par des tirs réglementaires, braconnage, mort naturelle ou
accidentelle, ont été enregistrés en 2011.
Passer de
l'autorisation de la destruction de six loups à onze, "cela fait une
augmentation de plus de 180% du nombre de loups tuables", a souligné
auprès de l'AFP Jean-David Abel, responsable de la mission loups à
France Nature Environnement (FNE). "Or les données des services de
l'Etat sur l'évolution de la population des loups ne donnent évidemment
pas cette augmentation-là", a-t-il souligné.
Selon l'expert du
FNE, "cette manière de passer de six à onze c'est simplement lâcher du
lest politicien au monde de l'élevage et cela donne le signal que
détruire des loups, ce serait la solution pour protéger les troupeaux".
"Au
lieu de dire protection d'abord, prévention d'abord, on est dans un
signal d'accroissement de la destruction d'une espèce protégée que l'on
empêche de prendre sa place sur le territoire français", a-t-il insisté.


Le Haut-Rhin ??? Avec moins de 5 loups ? C'est n'importe quoi...

Olivier


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Message  Jérémy(lelycan)Admin Lun 14 Mai - 14:30

Article paru le 03/05/2012 dans remiremontinfos.fr:
La Bresse : le terrible retour du loup



Il était redouté, le retour du loup n’a pas tardé à faire de nouveau dégâts à La Bresse. Ce jeudi, Jean-Yves Poirot a retrouvé deux agneaux dévorés alors que deux brebis ont disparu.
Éleveur de moutons à La Bresse, Jean-Yves Poirot hésitait à sortir ses bêtes. C’est chose faite finalement depuis quinze jours. Et c’est presque sans surprise que ce jeudi matin, il a constaté la mort de deux agneaux ou ce qu’il en restait dévorés durant la nuit ou dans la journée de mercredi, et la disparition de deux brebis. L’éleveur appelle l’administration à trouver au plus vite des solutions au problème.
Des prélèvements ont été effectués et envoyés à Grenoble par l’office nationale de la chasse et de la faune sauvage. Selon les premiers éléments, il s’agirait bien d’une attaque de loup.
La trentaine de cloches achetée par Jean-Yves Poirot n’auront pas empêché une nouvelle attaque du loup. Pour se protéger des attaques du loup, il a investi cette année dans l’achat d’une trentaine de cloches, portées autour du cou des animaux dans l’espoir de faire peur aux prédateurs. Un espoir rapidement enfoui car dès la fin de la nuit dernière, il manquait quatre animaux à l’appel.
L’an dernier, Jean-Yves Poirot avait déjà perdu 38 brebis, agneaux et un poulain.
D’autre part, l’office nationale de la chasse et de la faune sauvage a dressé plusieurs constats d’agressions d’animaux dans la Plaine des Vosges.
Des analyses sont en cours, il s’agirait de grands canidés et donc, l’hypothèse du loup n’est pas à exclure.

La redaction


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Article paru le 04/05/2012 dans le Républicain Lorrain:
Vosges : le loup frappe à nouveau



La trêve des confiseurs est terminée dans les Vosges. Le ou plutôt les loups, qui ont pris quartier dans le massif l’an dernier, ont de nouveau sévi. La scène de désolation a été découverte hier matin à La Bresse, alors que les troupeaux sont sortis des bergeries depuis environ quinze jours. « En allant voir mes bêtes, j’ai trouvé de la laine et de la peau par terre. Puis j’ai découvert le cadavre des deux agneaux », raconte Jean-Yves Poirot qui a aussi constaté la disparition de deux autres agneaux. Le Bressois, qui possède 350 bêtes, avait déjà été l’an dernier l’éleveur le plus touché, déplorant à lui seul la perte de 38 brebis et agneaux ainsi que d’un poulain. Présente sur les lieux, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage a procédé aux constatations d’usage. Les résultats des expertises diront si le crime peut être attribué au grand canidé. Si cela était le cas, cela porterait à 139 le nombre d’animaux tués par le canis lupus depuis avril 2011.

Cette première prédation marque le retour d’un dossier épineux à gérer pour la préfecture des Vosges. « Aucune mesure n’a été prise », s’emporte l’éleveur, désormais connu pour être le plus virulent du massif. La période consacrée aux tirs d’effarouchement n’a rien donné et les éleveurs attendent avec impatience l’autorisation des tirs de défense. « Nous attendons toujours des nouvelles de la mise à disposition d’un aide berger. L’an dernier, nous avions pu nous le partager entre cinq éleveurs. Quand j’ai dit ça aux autres régions françaises touchées, tout le monde s’est moqué. Il paraît qu’on a droit à un aide berger pour 280 brebis. » L’éleveur souhaite aussi acquérir un chien Patou, pour surveiller les troupeaux : « La préfecture m’avait assurée de son aide, estimant que l’investissement n’était pas énorme. Mais j’attends toujours les crédits. »
Ph. M.


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Article paru le 07/05/2012 dans VosgesMatin:


Combien y a-t-il de loups



Les Vosges hébergent-elles une meute de loups ou un prédateur isolé ? Cette question alimente spéculations, fantasmes et rumeurs. Seule certitude pour l’instant : il y avait au moins deux loups dans le département cet hiver.

Les traces de deux bêtes marchant par moment l’une derrière l’autre puis côte à côte ont en effet été repérées, courant janvier, sur la neige, dans le massif vosgien, par des agents de l’ONC (Office national de la chasse). « Depuis, nous n’avons pas retrouvé d’autres traces, ni d’autres indices de la présence de plusieurs loups », précise Benoit Clerc, le chef du service départemental de l’ONC.

On ne sait donc pas si les deux prédateurs sont toujours dans les Vosges. Au moins l’un d’entre eux semble cependant être resté. Car une attaque a eu lieu jeudi à La Bresse. Les cadavres de deux agneaux ont en effet été retrouvés en partie mangés. « Le tableau clinique est typé loup », confirme Benoit Clerc.

Est-ce le même animal que celui qui a tué des brebis en février sur la commune d’Aureil-Maison, dans le secteur de Lamarche, ou y a-t-il un autre loup qui sévit sur la plaine ? « Aucune idée », reconnaît le chef du service départemental de l’ONC qui précise qu’il n’y a « aucune preuve scientifique fiable » dans un sens ou autre.

Des expertises ADN de matières fécales retrouvées à proximité d’une des attaques d’Aureil-Maison sont toujours en cours d’analyse dans un laboratoire en Isère. Elles seules pourraient permettre de répondre aux questions qui continuent à se poser sur la présence de plusieurs loups, dont l’un dans la plaine.


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Article paru le 11/05/2012 dans Vosges Matin:
La Plaine crie au loup



On croyait – ou voulait croire – que le loup avait choisi pour seul terrain de chasse la partie montagneuse des Vosges. Que nenni ! Le prédateur, ou plus probablement l’un des siens, a tué depuis début avril 38 moutons dans le secteur de Grand.


Secteur de Grand-Un deuxième loup attaque dans la Plaine



De retour dans les Vosges depuis l’an dernier, le loup était jusqu’à présent localisé dans la montagne, autour de La Bresse. Mais depuis avril, un deuxième prédateur sévit sur la Plaine, dans le secteur de Grand. La préfecture l’a reconnu, hier, à mots couverts.


«j’ ai cru, au début, que c’était des chiens qui avaient attaqué mes bêtes. Mais, ce n’était pas possible car il n’y avait aucune trace de lutte », raconte Michel Mongin. A ses côtés, dans sa bergerie de Bréchainville, près de Grand, son neveu complète, presque admiratif : « Les blessures étaient propres et nettes. Ce n’était pas des chiens ». Non, c’est un loup qui attaqué les troupeaux de son oncle.

Le prédateur a attaqué quatre nuits d’affilée début avril. Cela a démarré dans la soirée du 5 au 6. « Il m’a zigouillé sept brebis. Une autre le lendemain. Encore deux le surlendemain. Et trois le dernier soir », compte Michel Mongin.

L’éleveur de moutons est le premier à avoir été touché. Trois de ses confrères installés, comme lui, sur le secteur de Grand, à l’ouest de Neufchâteau, ont ensuite fait, à tour de rôle, de macabres découvertes dans leurs prés. Un éleveur du secteur de Midrevaux a d’abord encaissé cinq attaques qui ont fait une dizaine de victimes.

Puis, cela a été un troupeau en lisière du village d’Avranville qui a été pris pour cible dans la nuit du 30 avril au 1 er mai. « Deux brebis ont été tuées, une troisième dévorée et une quatrième est morte de ses blessures. Quand on démarre dans une activité, comme moi, on n’a vraiment pas besoin de ça », explique le propriétaire des animaux, Cyril Soyer, un jeune éleveur qui a repris la ferme familiale il y a trois ans.

Pour lui, pas l’ombre d’un doute, c’est un loup qui a semé la terreur dans son troupeau. Il en a la certitude depuis le départ : « Les agents de l’ONC (Office National de la Chasse) qui sont venus faire les constatations sur les cadavres de mes bêtes en étaient persuadés ».

Les attaques de ses moutons, comme toutes celles qui ont eu lieu dans la plaine depuis un peu plus d’un mois, se sont en effet déroulées selon le même scénario, typique du loup. L’animal attrape sa proie au niveau du cou, sur le côté, derrière l’oreille. Ensuite, il l’étrangle avec ses crocs et la saigne. « Les blessures sont impressionnantes. On peut passer un doigt à travers », s’étonne Cyril Soyer.

Secret de Polichinelle

Autre preuve qu’il s’agit d’un loup : « Lorsqu’il dévore une bête, il ne mange quasiment pas de viande. Juste le cœur, les poumons et le foie », précise Cyril Soyer. A cela s’ajoute l’empreinte retrouvée par les agents de l’ONC dans un petit bois à proximité du pâturage où ses brebis ont été tuées. « Elle ressemble beaucoup à celle d’un loup », reconnaît Benoit Clerc, le chef du service départemental de l’ONC, dont les hommes ont effectué un moulage de l’empreinte.

Malgré ce faisceau d’indices plus que troublants, son service, en particulier, et les pouvoirs publics, en général, sont restés étrangement discrets sur la présence d’un deuxième loup dans le département après celui apparu l’an passé dans le massif vosgien. Ce n’est qu’hier, dans un communiqué, que la préfecture a abordé ce qui était en train de devenir un secret de Polichinelle.

Elle a reconnu que « 38 ovins » avaient été tués dans la région de Grand. « Les expertises […] n’ont pas écarté l’hypothèse de prédations par un loup », a ajouté la préfecture. Sachant que jamais les expertises ne concluent de façon formelle et affirmative à la responsabilité du loup, cette formulation prudente est une véritable reconnaissance de la présence du prédateur redouté dans la Plaine. Les quatre éleveurs victimes seront d’ailleurs indemnisés. Ce qui ne règle toutefois pas le problème. Loin de là.

« Le détruire par n’importe quel moyen »

« On entre dans la période de procréation. Mais si les brebis sont stressées par le loup, elles risquent de ne plus être fertiles », s’inquiète Cyril Soyer qui a décidé de rentrer ses bêtes tous les soirs dans sa bergerie. D’autres ont trop d’animaux et trop dispersés pour pouvoir adopter cette stratégie de défense. C’est le cas des frères Morlot qui ont un élevage de 900 moutons à la sortie de Grand. Ce sont eux qui ont subi les attaques les plus récentes. Trois d’affilée. La dernière remontant à la nuit de mardi à mercredi.

« Il faut détruire le loup par n’importe quel moyen. C’est la seule solution. Sinon il va proliférer », soutien l’un des deux frères. Ce qui reflète l’opinion générale des éleveurs dans la Plaine. Mais la préfecture privilégie les mesures préventives (lire ci-dessous). Pas question pour l’instant d’autoriser à tirer sur le loup. « Je m’en moque. Si je le vois, je lui fais avaler son bulletin de naissance », affirme, l’œil rusé et le sourire aux lèvres, Michel Mongin, le premier éleveur victime. En compagnie de son fils et de deux copains, il a d’ailleurs monté la garde l’arme au poing devant son troupeau début avril. « Nous étions prêts à tirer à vue. Mais le loup ne s’est pas montré… Et il n’est plus revenu chez moi depuis ».

Christophe GOBIN


12 attaques et 38 victimes


Douze attaques contre des troupeaux de mouton ont été recensées, depuis début avril, dans le secteur de Grand par les agents de l’Office national de la chasse (ONC) qui ont dénombré trente-huit brebis tuées. L’ONC a effectué des constatations sur les cadavres et les a communiquées à des spécialistes nationales du réseau loup.

Les premiers résultats sont tombés il y a quelques jours. Cinq des douze attaques ont pour l’instant été expertisées. L’origine de l’une d’entre elles n’a pas pu être déterminée car elle portait sur une seule brebis dont il ne restait quasiment plus rien. En revanche, pour les quatre autres attaques, les experts ont conclu : « loup non exclu ». Ils ne s’avancent jamais au-delà. Ils restent toujours prudents. Derrière les mots, il faut donc comprendre qu’il est plus que probable que c’est un loup qui décime actuellement les troupeaux à l’ouest de Neufchâteau. Est-il seul dans ce secteur ? C’est probable, selon Benoit Clerc, le responsable départemental de l’ONC. Car s’il y a eu beaucoup de victimes, seules quelques-unes ont été mangées. « Cela correspond à la consommation normale d’un seul animal. Mais c’est peut-être un jeune qui apprend à tuer ». Ce qui expliquerait l’ampleur de son tableau de chasse.

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Article paru le 11/05/2012 sur France3:

Vosges - Deux foyers de loups




Le Ministère de l'écologie autorise l'abattage de 11 loups en France en 2012, y compris dans les Vosges.

Alors que l'Office National de la Chasse confirme l'existence de deux foyers de loups de un à plusieurs animaux dans les Vosges, le département figure sur un arrêté paru au Journal Officiel du 10 mai 2012 comme l'un des 12 départements français où sont autorisés les tirs de prélèvements pour 11 loups en 2012.

Mais la préfecture des Vosges n'a pas encore pris d'arrêté autorisant le tir, privilégiant une concertation préalable.

En parallèle des attaques qui ont repris dans le massif, c'est désormais en plaine vers Neufchâteau, de Gand à Lamarche qu'un ou plusieurs autres canidés ont frappé des troupeaux : une quarantaine de brebis ont été tuées depuis Pâques 2012.

Après une année 2011 qui a été officiellement marquée par la présence du loup sur le massif, les éleveurs ovins craignent une année 2012 difficile pour leurs troupeaux. Ils souhaitent que leur soit désormais donnée l'autorisation d'abattre les animaux.
Par Jean-Christophe Dupuis-Rémond avec Margaux Henry


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Article paru le 12/05/2012 dans le Républicain Lorrain:
Ouest des Vosges : « Un jeune loup »



Pour Anthony Kohler, du parc de Sainte-Croix, la progression du loup est sans limite. Il estime leur nombre en Lorraine à au moins trois.

Articles de presse Anthony-kohler-vit-au-contact-des-loups-au-parc-animalier-de-sainte-croix-photo-dr

Anthony Kohler, 25 ans, est coordinateur en animations nature pour le parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes, et animateur du réseau local Ferus pour les Vosges, association de protection des grands prédateurs.

Comment expliquez-vous le retour du loup en Lorraine ?

Anthony KOHLER : « Quand une meute, c’est-à-dire un couple reproducteur, a déjà des jeunes et qu’une nouvelle portée arrive, le territoire n’est plus assez grand. Les jeunes partent. C’est ce qu’on appelle la dispersion. Ayant déjà massivement occupé les Alpes, ils cherchent d’autres espaces. Ils sont arrivés dès 1994 dans le massif des Vosges, où un loup avait été braconné. En 1999, on les a signalés dans les Pyrénées. Là, ils reviennent chez nous, semble-t-il en provenance des Alpes italiennes. C’est un mouvement naturel de recolonisation. »

Pour vous, combien d’individus dans les Vosges ?

« Depuis janvier, on sait qu’il y en a au minimum deux dans le massif. Les attaques sur l’Ouest étant beaucoup moins propres, il semblerait qu’au moins un autre jeune soit arrivé. Il s’agit d’un individu qui ne sait pas vraiment tuer. Ce qui explique l’over killing (la surcharge de décès). »

Les Vosges leur offrent-elles un terrain durable ?

« Oui, grâce à la très bonne gestion des ongulés sauvages de la part des chasseurs. Le loup y trouve suffisamment de nourriture pour s’établir. Même s’il cède évidemment à la facilité en s’en prenant aux moutons. Selon les spécialistes, il y a même de fortes chances que la Lorraine et la Forêt noire se retrouvent à la jonction de deux sous-espèces de loups, l’une remontant d’Italie, l’autre venant d’Europe de l’Est. »

Jusqu’où peut aller sa progression dans la région ?

« En Italie, on a un phénomène de loups spaghetti, qu’on appelle comme cela parce qu’ils vivent aux abords des habitations et se nourrissent dans les décharges. La présence humaine n’est pas un problème pour eux. Il est d’ailleurs bon de rappeler qu’il n’y a aucun danger pour la population. »

Comment faire cohabiter les éleveurs et l’espèce protégée ?

« Le loup a disparu des Vosges depuis la fin du XIX e siècle, donc on y a appris un peu plus longtemps qu’ailleurs à vivre sans grand prédateur. Son retour crée des situations délicates sur un secteur économique très peu viable, les éleveurs faisant cela par passion et vivant souvent d’un autre métier. Il faut donc trouver des mesures qui dissuadent le loup. »

L’Etat a donné l’autorisation de tuer en France onze loups en 2012/2013. Cela vous choque-t-il ?

« Oui, car l’an dernier le chiffre était de six. Il a pratiquement été doublé alors que la population n’a pas autant augmenté puisque l’estimation globale est passée de 200 à 220. Autant le prélèvement sur la population stable des Alpes me semble important, autant sur le front de colonisation, dans les Pyrénées ou les Vosges, je suis plus mesuré. Plutôt que de chercher à avoir la peau du loup, il faut aider les éleveurs à vivre avec lui. C’est le rôle de l’administration. »
Propos recueillis par Philippe MARQUE.


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Article paru le 14/05/2012 dans le Républicain Lorrain:
Le loup est dans la plaine



Etabli sur les hauteurs, autour de La Bresse, le loup des Vosges ne cesse d’élargir son terrain de chasse. En un mois, il a massacré 38 bêtes à l’ouest du département, près de Neufchâteau.

Articles de presse Spectacle-desolant-pour-robert-morlot-de-grand-qui-a-subi-trois-attaques-consecutives-et-perdu-dix

La vision fait froid dans le dos. Sept cadavres de brebis, jetés à même le sol, attendent depuis quatre jours l’équarrisseur dans une cour de ferme. Celle de Robert Morlot, à Grand dans les Vosges.

DOSSIER

Une nuée de mouches se complaisent au beau milieu de cette odeur pestilentielle. Mais les dépouilles ont vécu des assauts bien plus violents ce week-end. Deux ont été éventrées au niveau de la panse. De manière à ce que le canidé se délecte de ses morceaux de prédilection : les viscères rouges. « À chaque fois, il consomme le foie, les poumons et le cœur et laisse les intestins et les tripes », constate l’éleveur face à ce spectacle de désolation. Les cinq autres sont quasiment intactes. Hormis à la gorge, où elles ont été saisies. Gratuitement. Juste pour le plaisir de tuer.

Se faire justice

Le loup, ou plutôt les loups des Vosges, ont encore frappé. Grande nouveauté : si on les savait bien implantés sur les hauteurs du département, une attaque a encore été enregistrée à La Bresse fin mai, les voilà désormais dans la plaine. Plus exactement dans l’ouest du département, à une vingtaine de kilomètres de Neufchâteau. Dans une zone très rurale et forestière, située aux confins de la Haute-Marne et de la Meuse. Depuis le 6 avril, en l’espace d’un mois, ce secteur a enregistré la bagatelle de quatorze attaques. Sur cinq communes proches de Grand. Le tableau de chasse s’élève à 38 bêtes massacrées.

Le « serial croqueur » y a trouvé un frigo à sa démesure. Cinq éleveurs d’ovins y ont installé environ 2 500 bêtes. Quatre ont pour l’instant été touchés. Ensemble, ils ont essayé de dissimuler l’affaire. Pour pouvoir se faire justice eux-mêmes. En vain. L’espèce protégée n’est pas tombée dans leurs pièges.

Et continue à les narguer. L’affaire s’étant peu à peu ébruitée, ils ont décidé, hier, de lever le voile. Robert Morlot ne décolère pas. Le week-end dernier, il a subi trois attaques consécutives pour dix pertes : « Tous mes copains sont prêts à m’aider et à prendre leur fusil. Les écolos n’ont qu’à venir surveiller mon troupeau. Le loup est en train de décimer un cheptel qu’on a mis deux générations à construire. » Il pointe rageusement du doigt la forêt au loin, où l’espèce est censée se cacher. Un immense corridor écologique qui va de Commercy (55) à Chaumont (52). Son beau-frère et voisin, Michel Mongin, en est à treize pertes. Premier à sortir ses bêtes, dès février, il a subi les trois premières attaques, entre le 6 et le 8 avril : « La dernière à vingt mètres des premières habitations. » Preuve que la nouvelle bête des Vosges ne craint personne.
Textes : Philippe MARQUE.


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Message  Jérémy(lelycan)Admin Ven 27 Juil - 7:51

Article paru le 18/05/2012 dans Vosges Matin:
Le loup n’a pas pointé son museau


Articles de presse Les-benevoles-de-l-aspa-ont-passe-une-nuit-calme-aucun-loup-a-l-horizon-ce-qui-ne-les-a-pas-empech

Les bénévoles de l’ASPA étaient mobilisés à Grand mercredi soir afin de surveiller un troupeau de 400 moutons. Cette nouvelle veillée a été paisible. Aucun loup n’est venu perturber la tranquillité des ovins et c’était bien le but recherché.

Grand

Le rendez-vous a été pris quelques jours avant. A 19 h, mercredi soir, les membres de l’Association de secours et de placement des animaux (ASPA) sont mobilisés devant la ferme de Robert et Joël Morlot, à Grand. Nicolas Simonet, le président de l’association, Angélique Baer et Christelle Perrin, membres de la même association, sont prêts à passer une 3 e nuit blanche sur les terres de ces deux agriculteurs qui ont déjà perdu 12 moutons, tous victimes du loup qui rôde sur l’Ouest vosgien.

Il faut dire que les membres de l’ASPA sont regonflés à bloc au regard du résultat constaté lors de leur dernier week-end de garde : « Sur l’ensemble des deux nuits, aucune bête n’a été attaquée », affirme Nicolas Simonet.

Pour cette 3 e veillée, les bénévoles sont accompagnés par une spécialiste du loup en France : Agnès Thiébaut. C’est à l’invitation de l’ASPA et de Jean-Luc Valery, un écrivain qui a sorti un ouvrage sur le retour du loup en Lorraine, que cette spécialiste est venue dispenser ses conseils aux éleveurs du secteur et aux bénévoles de l’association. Agnès Thiébaut compte apporter des solutions aux éleveurs afin de palier à cette hécatombe qui a débuté au mois de février. Elle souhaite également faire connaître davantage le loup, un animal « symbole de tous les fantasmes depuis des siècles. »

Pour cette nouvelle veillée, les bénévoles sont accompagnés de Joël Morlot. L’éleveur accueille bien volontiers ces nouveaux compagnons. Un climat très complice s’est même installé entre tous ces protagonistes. Le tutoiement est de rigueur.

Arrivé sur le terrain, chacun enfile ses bottes. Les membres de l’ASPA ont tout prévu : jumelles, appareils photos, un laser d’une portée de 4 kilomètres et… des boissons chaudes car la nuit s’annonce frisquette. « Le troupeau est calme, le loup ne traîne pas dans les parages. Apparemment, il a été aperçu du côté de Vaucouleurs ces derniers jours », lâche l’éleveur en observant ses 400 ovins.

Cheveux, ânes et autres cloches comme solutions ?

Quelques minutes plus tard, Cyril Soyer, un éleveur basé à Avranville dont quatre moutons ont péri sous les crocs du grand canidé, les rejoints par curiosité.

Le dialogue s’installe et chacun tente de trouver une solution afin de parer aux attaques du prédateur. Cyril Soyer, qui rentre ces bêtes tous les soirs, a opté en journée pour un canon qui lance des détonations toutes les 5 minutes. « Le loup a généralement une activité crépusculaire car il n’aime pas être dérangé », lance Agnès Thiébaut.

Le projet de poser des cloches sur les moutons est également abordé. « Inutile. Certains ont déjà essayé mais cela n’a pas fonctionné », rétorque la spécialiste du loup.

Angélique Baer parle à nouveau des filets remplis de cheveux humains accrochés aux clôtures : « L’odeur humaine va l’effrayer », explique la bénévole.
Christelle Perrin suggère la présence d’un ou deux ânes par troupeau : « C’est un animal qui défend son territoire. Il va se mettre à braire au moindre intrus. Il n’hésitera pas non plus à mettre des coups de sabot s’il le faut. » Ces suggestions n’ont pas l’air de convaincre Agnès Thiébaut, exceptée celle de la rubalise accrochée à une ficelle tendue au niveau des clôtures. Nicolas Simonet a d’ailleurs laissé un rouleau de rubalise à Joël Morlot pour qu’il l’installe sur ses terrains. Mais pour Agnès Thiébaut, l’efficacité de cette méthode ne durera qu’un temps. « Le loup se méfie de tout ce qui est nouveau dans son environnement. Mais il a une faculté d’adaptation extraordinaire. Après avoir analysé les nouveaux éléments auxquels il fait face, il trouve la parade », affirme Agnès Thiébaut qui considère que des clôtures électrifiées restent le meilleur dispositif anti-loup, tout comme la présence de chiens de bergers. Les Patous, sont à ses yeux les plus efficaces car ils peuvent rester au cœur d’un troupeau, même la nuit, et repousser ainsi les attaques du grand canidé.

Joël Morlot a bien des chiens, mais ce sont des Beaucerons. « On ne peut pas les laisser avec le troupeau. Il faut que l’on soit omniprésent à leurs côtés », affirme l’éleveur.

Du côté de l’ASPA, on se montre déterminé à tout tenter pour trouver la solution la plus efficace : « Nous sommes prêts à écouter tous les conseils, même les plus farfelus. Nous ne sommes sûrs de rien car nous faisons face à un animal qu’on ne connaît pas bien », déclare Nicolas Simonnet.

En attendant, la nuit a été calme. Les bénévoles sont restés sur les lieux jusqu’à 7 h 30 du matin. Pas l’ombre d’une queue de loup n’a transpercé la nuit noire de Grand. Une bonne nouvelle pour l’éleveur et pour les bénévoles de l’ASPA. Ces derniers attendent maintenant une éventuelle nouvelle attaque afin d’expérimenter leurs différentes idées. Car pour eux, l’objectif est double : préserver aussi bien les moutons que le loup en lui-même.

Sergio DE GOUVEIA


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Article paru le 24/05/2012 dans le Républicain Lorrain:
Le loup est-il arrivé en Meuse ?


Un veau a été sauvagement attaqué ce week-end à Contrisson, près de Bar-Le-Duc. Par le loup ? L’hypothèse n’est pas écartée.

La préfecture de la Meuse n’est pas encore en mesure d’infirmer ni de confirmer l’information. « Tout ce que nous pouvons dire, c’est que l’office national de la chasse et de la faune sauvage a été saisi et nous attendons les conclusions de son rapport d’expertise », se contente de déclarer le cabinet du préfet.

Reste que les faits laissent planer le doute. Un veau de 25 jours et d’une soixantaine de kilogrammes a été retrouvé dévoré dimanche matin par ses éleveurs, Marie-Elise et André Schuster, dans un de leurs champs, à Contrisson, tout près de Bar-le-Duc : « Il nous est déjà arrivé de trouver des carcasses de veaux morts accidentellement puis dévorés par les renards. Mais là, cela ne ressemblait à rien de ce que nous avions encore vu », raconte l’éleveur de bovins, à la tête d’un cheptel de 200 bêtes. « Il ne restait plus rien. Ni organes, ni cuir. Juste la tête et les os de la colonne et des pattes. Même le vétérinaire était très étonné », poursuit l’exploitant.

Pour le couple, seules deux hypothèses peuvent expliquer ces faits : « Des chiens errants, ou le loup. » Aucun signalement de la présence des premiers n’a été enregistré sur le secteur. Quant à l’avancée du second, on la sait inexorable.

Dissuader l’assaillant

D’abord signalée en avril 2011 sur les hauteurs du massif vosgien, l’espèce protégée a ensuite perpétré plusieurs massacres dans la plaine, à l’ouest du département des Vosges, dans le secteur de Grand, près de Neufchâteau. Contrisson est situé à environ 80 km au nord-ouest de ce secteur. « Il n’y a pas de moutons par chez nous. Le loup se serait rabattu sur ce que nous avons de plus fragile », commentent les éleveurs.

Pour la préfecture des Vosges, les preuves formelles de la présence de plusieurs canis lupus se limitent à deux. Pour plusieurs spécialistes, le nombre est plus important. En attendant d’en savoir plus, les Schuster ont pris la décision de mettre un taureau au milieu du troupeau. Histoire d’essayer de dissuader l’assaillant.
Ph. M.


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Article paru le 08/06/2012 dans Vosges Matin:
Le loup refait parler de lui


Le loup s’est à nouveau attaqué aux troupeaux de l’éleveur Jean-Baptiste Mangel. Un des trois béliers a subi les assauts de l’animal. Une lourde perte financière.


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Article paru le 08/06/2012 dans le Républicain Lorrain:
Vosges : un chien patou pour contrer le loup


Articles de presse Jean-yves-poirot-est-deja-tres-attache-a-son-chien-patou-son-sauveur-la-nuit-derniere-j-ai-c

Pour lutter contre les attaques à répétition des loups, un éleveur vosgien vient de se doter d’un chien de défense. C’est l’une des solutions expérimentées pour sauvegarder les troupeaux.
Rencontre avec le sauveur.

Il a l’air doux comme un… agneau. Mais mieux vaut ne pas se fier aux apparences. Ce chien qui paraît si paisible quand on le voit de loin est l’arme que les Vosgiens ont trouvée pour lutter contre les loups qui sèment la terreur dans les élevages du massif depuis maintenant plus d’un an.

Dans le milieu pastoral, tout le monde connaît le patou. Ce chien de montagne des Pyrénées n’a rien à voir avec les border collie, très prisés des bergers pour guider et rassembler les troupeaux. Lui est là pour les défendre. Dans les Alpes, beaucoup d’éleveurs font appel à ses précieux services. « J’ai vu des vidéos où il repousse les assauts de trois loups », assure admiratif, son nouveau maître, Jean-Yves Poirot.

L’animal, aussi classe dans ses postures que dans ses déplacements, règne en maître sur sa parcelle de dix hectares, toute proche du col du Brabant, sur les hauteurs de La Bresse. Son pelage blanc immaculé se confond avec celui des 140 brebis et 60 agneaux que l’éleveur a placés là. Les frisettes en moins. Souvent un peu à l’écart du troupeau, il crée une zone de protection pour exercer sa vigilance, se tenant prêt à éloigner tout intrus. Passent deux randonneurs, puis deux vététistes. L’animal se lève et aboie. Mais plutôt que de se ruer vers la clôture électrique, il se rapproche instinctivement des moutons, comme pour les rassurer.

Ne pas le défier

L’éleveur bressaud sourit. Il est le seul à pouvoir l’approcher : « Les trois premières semaines, je l’ai gardé à la maison, histoire qu’il s’habitue à moi. Mais depuis une semaine, il a rejoint le troupeau et reste avec les bêtes jour et nuit. Il est né et a grandi au milieu des moutons, n’a connu que ça, et a reçu le minimum de caresses de l’homme. C’est là qu’il est bien. » Les visiteurs sont priés de rester à distance lorsqu’il lui amène sa ration quotidienne de croquettes. En guise de remerciements, la femelle de huit mois vient lui léchouiller l’oreille. Mais quand une brebis a l’outrecuidance de s’approcher un peu trop près de la gamelle, elle montre aussitôt sa face cachée : « Il ne faut jamais le défier du regard, il prend cela comme un défi. Et si on le sent énervé, il vaut mieux bailler, cela le détend. » Incollable sur la question, Jean-Yves Poirot a posé des panneaux d’avertissements pour prévenir les promeneurs.

« Pas question de vous donner son nom. Je n’ai pas envie que tout le monde vienne l’appeler », lâche le propriétaire, qui le couve comme son bébé. « Je l’ai acheté dans une ferme sur le territoire de Belfort pour 490 €. La préfecture me le finance à hauteur de 80 % dans le cadre des mesures de protection expérimentales mises en place », confie l’éleveur. Au bout du rouleau à l’automne dernier, l’éleveur vosgien le plus touché – « 45 ou 48 pertes, je ne sais plus » – retrouve le sourire : « Ce chien, c’est peut-être mon sauveur. À mon sens, c’est la seule solution valable pour préserver nos troupeaux. »

Il vient pourtant de retrouver le matin même deux de ses bêtes dévorées. Mais sur une autre parcelle, sans surveillance. Hier matin, un animal a aussi été retrouvé dépecé dans le champ voisin, où paissent les brebis esseulées du lycée agricole de Mirecourt. La semaine dernière, c’est un bélier qui a été dévoré à 2 km de là. Comme si les loups avaient déjà commencé à contourner le problème…
Philippe MARQUE.


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Article paru le 10/06/2012 dans Vosges Matin:
Au moins trois loups


Le loup s’est de nouveau installé en Lorraine. Cela ne fait maintenant plus aucun doute. Mais combien d’individus sont aujourd’hui présents ? La question est plus difficile à trancher. Car c’est un peu paroles d’expert contre paroles d’expert. Un terreau favorable qui fait le lit des plus folles rumeurs. Nourries de l’image que le grand canidé affiche dans l’inconscient collectif. Bref, pas facile de s’y retrouver !

C’est dans ce contexte que le Groupe d’étude des mammifères de Lorraine (GEML) et le groupe « massif vosgien » de l’association Ferus, qui milite pour le retour et le maintien du lynx, du loup et de l’ours, tout en sensibilisant aux conditions d’une meilleure cohabitation prédateurs/hommes, livrent leur dernière analyse de la situation. Et concluent à la présence « d’au moins trois loups dans les Vosges, deux à l’Est sur le territoire de La Bresse, et un à l’ouest sur le secteur de Grand. »

Une position qui va un peu au-delà « du discours officiel qui évalue la population actuelle à deux animaux », précise Yann Lebecel, le président du GEML.

Deux photos

Pour étayer leur réflexion, les deux associations se livrent à un rappel des événements depuis le printemps 2001, quand « quelques témoignages, un cliché réalisé avec un piège photographique et des attaques sur des troupeaux d’ovins dans les Vosges laissent supposer la présence du loup sur le massif ».

Suppositions confirmées rapidement par les expertises de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Le rapport du GEML et de Ferus poursuit avec la photo prise en juillet 2011, « qui montre bien un loup mâle », tandis que les agressions de troupeaux se poursuivent. Rien encore cependant permettant de trancher sur le nombre de grands canidés. « La présence d’un nombre important de proies faciles d’accès entraîne un réflexe chez les carnivores de “sur-chasse” ou “over-killing”. » Le plus important consiste donc à évaluer la quantité de viande consommée et non le nombre d’animaux attaqués. « D’après les analyses, elle restait ici assez faible, environ 5 kg en moyenne, soit la ration d’un seul loup. »

Nouvelle avancée en janvier dernier « avec une piste d’au moins deux loups suivie dans la neige, toujours sur le massif vosgien. Le loup se déplace de manière rectiligne, contrairement au chien qui zigzague », notent le GEML et Ferus.

« Lorsque plusieurs loups se déplacent ensemble, chacun met ses pattes dans les empreintes de celui qui le précède, ce qui ne forme qu’une seule piste. De temps à autre, un loup peut quitter cette piste commune, ce qui forme un aiguillage et ainsi renseigner sur la présence de plusieurs individus. D’où la conclusion qu’un deuxième loup, au moins, est arrivé pendant l’hiver, vraisemblablement au cours de décembre. »

Dans le secteur de Grand

Dernier épisode en date : des attaques sur des troupeaux d’ovins dans le secteur de Grand, toujours dans les Vosges, mais à plus de 100 km de là où les loups avaient été repérés.

Pour le GEML, on peut « supposer qu’il s’agit d’un jeune individu encore inexpérimenté dans la chasse, puisque “l’over-killing” est très fort ». Un troisième individu donc, arrivé récemment, « tandis que les agressions toujours recensées dans le secteur de La Bresse font penser que les deux autres individus sont toujours ensemble ».
Sans pour autant qu’une meute (un couple qui établit un territoire et qui se reproduit) soit constituée. Il manque encore de nombreux éléments pour que cela soit une certitude.

Bruno SUSSET


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Article paru le 14/06/2012 dans Vosges Matin:
Le loup et le député…


Le loup n’a pas sa place dans les Vosges

Le loup parvient à mettre d’accord les deux candidats à la députation sur la 3 e circonscription. Elise Calais, candidate socialiste, et François Vannson, candidat UMP, ne veulent pas du loup dans les Vosges. Pour eux, le département, de par ses caractéristiques géographiques, ne se prête pas à l’existence de ce prédateur. François Vannson, député sortant, a toujours eu une position claire sur le sujet, d’autant qu’il ne croit pas en l’efficacité des mesures de protection, comme les chiens “Patou” par exemple. C’est notamment pour cette raison qu’il a conduit une délégation d’éleveurs au ministère de l’Environnement et que cela a abouti à ce que la préfecture des Vosges autorise des tirs d’effarouchement. Elise Calais met pour sa part en avant la dimension financière, avec les prélèvements effectués dans les troupeaux et insiste également sur la dimension affective pour ces bergers qui perdent leurs bêtes.

Se consacrer exclusivement à son mandat

Sur la question du cumul des mandats, Elise Calais, la candidate socialiste, se rallie à la position « très claire et courageuse » de François Hollande qui a affirmé que « si on est député, on ne doit pas être dans un exécutif local ». Elle précise néanmoins que « ce sont des choses qui sont en discussion et que rien n’est encore voté ». Elle s’engage d’ailleurs, si elle est élue, à quitter son travail pour se consacrer pleinement à sa tâche

François Vannson, député sortant, est assez décontracté en la matière, puisqu’il n’exerce qu’un seul mandat, « pour des raisons de vie personnelle ». Il habite Remiremont et pense essentiel d’avoir « une vie sociale là où il est élu ». Il dit craindre une confusion des genres en cas de cumul des mandats. « Dans une réunion, les gens ne savent plus si c’est le député, le maire, le conseiller général… qui est là », explique-t-il. Mais il n’édicte pas de règles en la matière.


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Article paru le 10/07/2012 dans le Républicain Lorrain:
Loup des Vosges : après le mâle, voilà la femelle…


L’hypothèse de la présence d’une meute prend corps sur le massif vosgien. Les présences d’un mâle, puis de deux canis lupus bien distincts, étaient déjà avérées. On sait désormais qu’une femelle rôde aussi sur le secteur.

Les analyses d’urine ont parlé. Le laboratoire d’écologie alpine de Grenoble, seul habilité en France à mener ce genre d’étude, est formel. Le second loup des Vosges est une femelle. En janvier dernier, les agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) avaient relevé dans la neige les traces de deux loups, sur les hauteurs de Cornimont et Ventron. Ils ont laissé derrière eux des indices qui, après de longs mois d’analyses dans l’Isère, apportent deux nouveaux éléments. Comme on s’en doutait, le loup concerné provient de la lignée italienne, et non d’Europe de l’Est. Et il est de sexe féminin.

Cette dernière information peut paraître dérisoire. Elle marque pourtant une étape capitale dans la saga de cette espèce protégée qui sévit sur les troupeaux d’ovins du département depuis avril 2011. Photographié en juin 2011, le premier loup avait bien du mal à cacher ses attributs. Son fourreau pénien ne laissait guère de doute, y compris à l’œil non averti. Après le mâle, voilà donc la femelle. « Cela veut dire que nous avons potentiellement un couple dans les Vosges », font savoir deux mouvements naturalistes, le réseau Ferus qui œuvre pour le retour et le maintien du lynx, du loup et de l’ours et le Groupe d’étude des mammifères de Lorraine. Qui dit couple, dit forcément meute. « Ne sachant pas si ces loups se sont reproduits, on ne peut pas encore affirmer la présence d’une meute sur le massif », poursuivent ces spécialistes avec une prudence de Sioux. Les éleveurs vosgiens devraient être les premiers avertis. Car si accouplement il y a eu cet hiver, la portée a vu le jour en mai. Résultat : le taux de prédation du « serial croqueur » pourrait grimper en flèche, dès septembre. Quand les louveteaux seront en âge de chasser.
Bagarre administrative

Autre information d’importance, le massif vosgien a été déclaré Zone de présence permanente (ZPP) par le Centre national d’études et de recherche appliquée (CNERA) sur les prédateurs. « Cela constitue la confirmation de la présence de l’espèce deux hivers consécutifs sur un territoire avec une analyse génétique à l’appui », détaillent Ferus et le GEML. Face au mutisme observé par la préfecture des Vosges, ces associations spécialisées ont pris la décision de révéler ces nouvelles informations avec l’espoir d’être désormais intégrées aux discussions locales. « Les Vosges vont devoir mettre en place le comité départemental loup auquel l’association Ferus a déjà demandé à être intégrée, mais aussi mettre en place le réseau loup. » Fidèle à sa stratégie de communication, la préfecture des Vosges continue à distiller le minimum d’informations. Au risque de donner une fois de plus corps à la théorie du « on nous cache tout, on nous dit rien » qui prévaut de plus en plus dans le massif et dans la plaine. Sans doute dans l’attente d’une photo de famille réunissant tous les canis lupus de son département, elle estime que la présence d’une femelle ne signifie pas que le mâle soit resté avec. Et affirme que la déclaration en ZPP ne change en rien le dispositif d’actions et de commissions déjà mis en place.
Philippe MARQUE.


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Article paru le 10/07/2012 dans l'Est Républicain:
Loups des Vosges : un couple ?


Articles de presse Image

Les analyses génétiques établissent qu’une femelle a rejoint en janvier dernier le premier loup installé dans le massif. Le prélude à la formation d’une meute ?

On savait le loup de retour dans les Vosges. On en apprend aujourd’hui un peu plus sur les deux individus évoluant depuis avril 2011 à l’est du massif vosgien, dans le secteur de La Bresse. L’un des loups est en effet… Une louve ! Les analyses effectuées suite aux prélèvements réalisés sur le terrain l’attestent, explique Anthony Kohler de l’association FERUS, qui, avec le Groupe d’étude des mammifères de Lorraine (GEML), se penche sur la réinstallation du grand canidé dans la région.

À l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) dans les Vosges, Benoît Clerc confirme l’information, « qui m’est parvenue voici un mois environ ». « En janvier dernier, dans la neige, nous avons eu la certitude qu’un deuxième loup avait rejoint le premier », poursuit le spécialiste de l’ONCFS. Lorsque plusieurs loups se déplacent ensemble, chacun en effet met ses pattes dans les empreintes de celui qui le précède, ce qui ne forme qu’une seule piste. De temps à autre, un animal peut la quitter, ce qui forme alors « un aiguillage » et renseigne ainsi sur la présence de plusieurs individus. Benoît Clerc indique que c’est sur cette piste qu’ont été « prélevés des échantillons d’urine, envoyés dans un laboratoire spécialisé, près de Grenoble, aux fins de séquençage. L’un de ces prélèvements était inexploitable, car souillé par d’autres animaux, en l’occurrence un renard. En revanche, un second a permis de confirmer non seulement qu’il s’agissait bien d‘un loup, mais surtout d’une louve ! »

PRUDENCE DE L'ADMINISTRATION

Pour FERUS et le GEML, « cela signifie qu’il y a potentiellement un couple dans les Vosges. Mais ne sachant pas si ces loups se sont reproduits, on ne peut pas encore affirmer la présence d’une meute sur le massif, une meute étant constituée d’un couple mature et reproducteur ».

Benoît Clerc, à l’ONCFS, estime que c’est aller un peu vite en besogne. « À l’heure actuelle, la seule certitude, c’est qu’en janvier dernier, il y avait bien deux loups, dont une femelle. Rien ne dit qu’ils sont toujours ensemble, faute de nouvelles analyses ou de constatations sur le terrain. Et pour le premier, nous n’avons à ce jour aucune analyse génétique établissant qu’il s’agit d’un mâle. Les prélèvements d’excréments réalisés n’ont pas abouti à un résultat. Le seul indice faisant penser à un mâle, c’est la photo prise au col du Bonhomme en 2011. »

On devine la prudence de l’administration, tant la problématique du loup a tôt fait de susciter de l’émoi et de déchaîner les passions.

Pour FERUS et le GEML en tout cas, il ne fait désormais aucun doute que « la présence de loups durant deux hivers consécutifs est avérée, permettant de mettre en place une Zone de Présence Permanente ». Laquelle devrait entraîner l’activation de plusieurs dispositifs prévus par la réglementation, dont le « Réseau loup « constitué sur le même modèle que le réseau lynx, géré par l’ONCFS, avec correspondants formés à la biologie et à l’écologie, mais aussi capables d’identifier les indices de présence de l’animal dans la nature afin de suivre au mieux l’évolution de la population dans le massif », disent les deux associations de protection de la nature, FERUS ayant demandé par ailleurs « d’intégrer le Comité départemental loup. »

Bruno SUSSET


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Article paru le 11/07/2012 dans le Républicain Lorrain:
Ces trois photos de loup que la préfecture nous cache


La préfecture des Vosges est en possession depuis maintenant près de trois semaines de trois clichés du loup qui aurait tué 59 ovins en à peine trois mois dans la plaine vosgienne. Mais elle ne souhaite pas les divulguer.

Il faut reconnaître à la préfecture des Vosges un savant talent pour entretenir le mystère. Après avoir pendant plusieurs mois nié le retour du loup dans son département, la voilà depuis près de trois semaines en possession de trois clichés du loup qui sévit dans la plaine, à proximité de Neufchâteau. Tous ont été pris par des appareils à déclencheur automatique dispersés dans la forêt autour de Grand.

La première image date du 27 mai, dans les bois de Midrevaux, à 5h49. Les deux autres ont été faites le même jour, le 10 juin. Mais à trois heures de différence et à environ 15 km de distance. L‘une toujours à Midrevaux, à 3h29. La seconde au lever du jour, donc cette fois sans flash, à 6h46, à Avranville. Cette dernière est incontestablement la plus réussie. Comme habitué à l’appareil, le loup semble quasiment y prendre la pose de trois-quarts face, façon star de cinéma. Alors qu’on le voit de côté sur les deux premières.

« C’est une belle bête », raconte l’un des rares privilégiés qui ont eu accès à ces images. Parmi eux, quelques éleveurs de la plaine ou des naturalistes qui ont gentiment demandé à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les agents assermentés leur ont fait partager leurs trouvailles, sur leurs téléphones ou leurs ordinateurs.

Les autres, à commencer par la population ou les passionnés de l’espèce protégée, n’ont plus qu’à s’en remettre à leur imagination. Et on sait à quel point elle peut être fertile lorsqu’il s’agit de loups… Cette rétention d’information, par une préfecture qui ne cesse en permanence de faire croire à ses interlocuteurs qu’elle traite l’affaire en toute transparence, répond à une stratégie qu’à ce jour personne n’arrive à expliquer de manière rationnelle. La défense du cabinet du préfet tient en deux phrases : « Nous avons annoncé lors de la dernière commission que nous avions des photos nous prouvant qu’il y avait bien un loup sur le secteur. C’est ça l’information, et elle a été donnée. » Soit.

Deux enseignements

Reste maintenant à analyser les enseignements découlant de ces clichés fantômes. Le premier, d’importance, c’est que les trois photos montrent à chaque fois le même animal. Ce qui accréditerait l’hypothèse que le loup qui sévit autour de Grand depuis le 6 avril serait bien seul. En l’espace de trois mois, le prédateur a pourtant serré entre ses crocs la bagatelle de 59 ovins sur le secteur. Une surconsommation qui faisait dire à différents spécialistes qu’une meute avait pris ses quartiers dans la plaine. Pas forcément répond Benoît Clerc, de l’ONCFS : « Il peut plutôt s’agir d’un loup chassé d’une meute et qui apprendrait donc à prélever seul après l’avoir fait pendant longtemps en groupe. D’où ce phénomène d’"overkilling" observé au début et qui s’est depuis régulé. Nous avons désormais une prédation sur le secteur tous les 5 à 7 jours, pour 5 à 6 kilos de consommation en moyenne. » Soit la ration hebdomadaire d’un loup seul.

Deuxième élément : « Le loup de la plaine ne ressemble pas au mâle photographié l’été dernier au col du Bonhomme. » Il s’agirait donc soit d’un nouvel arrivant. Soit de la femelle identifiée récemment suite aux analyses d’urine recueillie sur les hauteurs du massif (Lire RL d’hier), aucun des trois clichés ne permettant de déterminer le sexe. La plupart des spécialistes penchent plutôt pour la présence d’au moins trois loups sur le département. La préfecture attendra certainement de réunir le trio sur un seul et même cliché pour confirmer l’hypothèse…
Philippe MARQUE.


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